me revoila les carpistes
je vais vous parler d'un nouveau sujet.
Le rod-pod est indissociable de l'image du carpiste moderne : tout gros, tout beau, tout brillant, très cher… S'il permet d'atteindre parfois un niveau d'esthétique sans égal, est-il le système le plus pêchant ? N'existe-t-il pas d'autres outils permettant de pêcher plus efficacement ? Evidemment si,
Un peu d'histoire…
Les cannes de nos parents reposaient sur de bonnes vieilles fourches en bois, taillées le plus souvent directement au bord de l'eau. Puis les piquets en ferraille virent le jour, et finalement, avec l'augmentation du nombre de cannes autorisées et l'explosion de nombre de pêcheurs de carpes, nos chers voisins britanniques ont lancé la mode des supports de cannes. L'outil s'est très vite imposé, tant le confort de pêche qu'il apportait était grand par rapport aux précédentes techniques.
Les limites du rod-pod
C'est vraiment beau. Oui, mais...
Les rod-pods de dernière génération sont réellement beaux, c'est une évidence. Franchement, un Carp'o incliné vers le haut, accompagné d'un coucher de soleil, c'est superbe… Mais si on réfléchit uniquement d'un point de vue technico-tactique, est-ce la meilleure des solutions ? Pour ma part, je vais au bord de l'eau pour prendre un maximum de poissons, et non pas pour parader, frimer avec du beau matériel (ce qui ne m'empêche pas d'en posséder !)
Lorsqu'on pêche seul, et "à l'arrache", le rod-pod trouve ses limites : lors d'un départ sur une des cannes centrales, lorsque les montages sont assez rapprochés les uns des autres, la probabilité que le poisson prenne au moins une des autres lignes est immense, avec parfois création de superbes perruques et perte du poisson longuement attendu.
La nuit, le problème est accentué, et si l'emploi de back-leads est impossible pour cause de souches par exemple, vous êtes assez dans la m…
Par ailleurs, avec un rod-pod, aussi stable soit-il, les vibrations auxquelles sont soumis les scions sont assez phénoménales, il suffit de regarder l'extrémité de ses cannes un jour de grand vent pour s'en rendre compte. Dans un même registre, lors d'un départ sur une canne placée sur un rod-pod, ou lorsque vous reposez une des cannes sur le support, toutes les autres cannes "le savent" irrémédiablement, et ces vibrations, sur des pêches à courte distance, dans des eaux surpêchées, peuvent avoir de grandes conséquences néfastes.
De plus, la stabilité de ces outils n'est pas toujours irréprochable, sauf sur quelques modèles trop onéreux pour de nombreuses bourses, et encore…
Pour finir ce pamphlet contre le rod-pod, il convient de traiter du problème des angles. En effet, puisque les cannes sont très regroupées, si vous souhaitez prospecter des postes sur votre extrême gauche et droite, en bordure, vous créerez ainsi d'énormes angles entre l'axe prit par votre fil et celui prit par votre canne, ralentissant la détection des touches ; pire, risquant d'entraîner l'ensemble de votre batterie à l'eau, si les freins sont assez serrés (c'est assez fréquent, de nombreux rod-pods ont rejoint les abysses de Cassien par exemple…)
Plaidoirie pour les piques
C'est moins beau. Oui, mais...
La solution des piques individuelles, sur lesquelles on fixe soit le détecteur, soit le support arrière des cannes, me semble être l'idéal. Qu'elles soient en acier ou en aluminium, les piques présentent de nombreux avantages :
· Leur prix, dérisoire par rapport aux rod-pods haut de gamme, même quand il faut en acheter une dizaine…
· Le gain de temps (donc de mobilité) : je m'installe en moins de deux minutes avec mes piques, ce qui assez difficile avec les gros rod-pods. Forcément, même constat au moment de plier. De plus, pas besoin de buzz-barrs, toujours longs à (dé)monter.
· Le gain d'espace (donc de mobilité encore) : mes piques rentrent dans les poches extérieures de mon fourreau ; un équipement "light" est intéressant lors des pêches rapides, surtout lorsqu'il faut marcher un peu.
· La modularité : avec 8 piques, toutes les combinaisons sont possibles : vous pouvez exploiter 4 postes assez éloignés, et ce, sans avoir d'angles. Le montage peut être aligné avec la canne, ce qui permet de serrer le frein très fort, sans trop de risques. Chaque canne est indépendante et pêche mieux, ce qui n'empêche pas du tout de les regrouper.
· Moins d'emmêlements : si une carpe "croise" les autres bannières, il est assez aisé de passer la canne par-dessus ou dessous les autres piques, puisqu'elles sont assez espacées les unes des autres, toujours plus que sur un buzz-barr.
Oui, mais quelles piques ?
Préférez les modèles réglables, avec un système de réglage par vis de serrage. Une hauteur allant de 1 à 1.8 mètre permet de couvrir toutes les situations.
Bien sûr, ces piques seront enfoncées fermement à la main et surtout pas au marteau : l'onde ainsi créée dans la terre se répercuterait très rapidement dans l'eau, car la transmission sol-eau est très bonne, même si la transmission air-eau ne l'est pas : il est donc ridicule de chuchoter au bord de l'eau, par contre, surtout ne tapez pas du pied sur les berges : parlez-en aux pêcheurs de truites !
Pour faciliter cette tache, il existe des piques équipées d'une vrille à leur extrémité : ce genre de gros tire-bouchon se visse silencieusement, même dans les sols les plus durs, et est impossible à arracher. Bref, le même système que les fameuses sardines de biwy tant réputées.
Les limites des piques ?
Tout de suite, une critique est envisageable : que faire si on pêche depuis des berges extrêmement dures ou caillouteuses genre Cabanac, ou encore depuis les berges bétonnées des canaux ? C'est très simple, il existe des tri-adaptateurs : sur une pièce en métal sur laquelle repose le détecteur, vous pouvez visser 3 piques ; dans le même style, il existe des petits tripodes sur lesquels vous pourrez faire reposer une canne…
Le mot de la fin
Pour terminer d'essayer de vous convaincre, je vais me contenter d'énoncer un fait : si les Anglais sont les inventeurs des fameux rod-pods, ils en sont aujourd'hui presque tous revenus, et nombreux sont ceux qui utilisent des piques individuelles. Il suffit de feuilleter quelques revues "carpe" anglaises pour le vérifier… Les Anglais sont réputés pour leur savoir-faire et leur maîtrise technique. Nous sommes tous d'accord pour dire que leur niveau de compétence est souvent supérieur au notre ; s'ils utilisent abondamment les piques, il doit bien y avoir une raison. Pour une fois, n'attendons pas 15 ans pour les imiter…
sujet que je dedie a notre ami fredy
bye peloille