Si un temps de pêche conséquent rime souvent avec réussite et résultat, il y a aussi des phénomènes psychologiques qui font leur apparition.
Effectivement les carpistes passant plusieurs nuits par semaine au bord de l’eau, ont en général du mal à trouver des coéquipiers bénéficiant des mêmes emploi du temps, motivations, budgets. A partir de ce constat ils pêchent souvent seul, de là découle une partie de l’état que je qualifie de spleen.
Cette solitude est un facteur, mais il y a aussi la désocialisation puisque le temps consacré à notre passion nous coupe de nos familles, amis, relations… . L’envie de pécher est plus forte jusqu’à ce que le soir tombant le spleen arrive. On pourrait l’appeler « doute » ou « perte de motivation » c’est en fait une mini dépression. A quoi bon être au bord de l’eau ? Qu’est ce que je poursuis en étant là ? Mes parents, ma copine ne vont-ils pas se lasser de ne pas me voir ?
Toutes ces questions qui ont tourné dans ma tête, dans la votre, sont légions. Des conditions climatiques difficiles, une pêche infructueuse sont des éléments qui accélèrent, aggravent cet état. Il m’est arrivé de remballer à cause de ces doutes, un ami me confiait la même chose il y a peu.
Il n’y a pas de honte à rentrer au chaud ou prés des siens, je n’ai rien à prouver à personnes, pas de warrior attitude à défendre ou quoi que ce soit de ce genre. Et puis dans ses moments là parfois une diode s’allume et l’espoir reprend, l’adrénaline du combat surpasse tout et la vue de la carpe sur le tapis nous envoie dans les étoiles. On en veut encore et encore, une douce brise fait bruisser les feuilles et le spleen se transforme en nostalgie et la symbiose du moment vous donne le sourire.
Notre passion est belle, elle guide ma vie, occupe mon esprit au quotidien mais elle ne remplacera jamais, une épouse, une famille ou un ami, ne l’oubliez pas.
A tout ceux que j’aime.
peloille sylvain