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La perte fréquente des plombs est un inconditionnel rageant de notre activité. A cet effet, la création de plombs maison permet de pécher « sans compter ». Voici un moyen habile de réaliser des plombs artisanaux, et ce, sans galérer pour dénicher des moules si rares sur le marché…
Business oblige, les fabriquants d’articles de pêche nous resservent inlassablement la soupe tiède du « tout nouveau truc ». Des objets font progresser notre technique. D’autres, plus superflus et pourtant médiatisés à outrance, ne présentent que l’intérêt d’être… lucratifs. Concernant cette dernière catégorie de produits, les marques sont bien aidés par certains magazines spécialisés, dont les pseudo journalistes endossent sans sourciller la tenue du VRP. Adieu déontologie, adieu sens critique, adieu objectivité. Ça vient de sortir sur le marché. Et c’est formidable ! ! Mais comment faisait on pour pécher avant ? ! Stupide que nous sommes… Si en plus c’est très chers, c’est certainement justifié par l’efficacité… probablement… A moins peut-être… que l’on se fasse un peu enfilé sur les bords ? STOP ! Voici une manière concrète et économique de réaliser des plombs maison.
Matériel nécessaire :
.Emerillon numéro 4.
·Clou ou gros fil de fer.
·Des clef à pipes en guise de moule. Les n°20 conviennent bien.
·Du plomb ! Condition sine qua non.
·Une louche solide
·Un chalumeau ou une gazinière…
Coulez vos plombs pour la modique somme d’environ 0,15 euro par pièce, soit le prix d’un émerillon. En jouant avantageusement sur les poids et les formes des plombs, vous pouvez vous constituer le stock de toute une saison pour un coût dérisoire ! N’hésiter pas : chercher dans votre boite à outils, car certaines clefs se révèlent être des moules de premier choix !
Les étapes à suivre :
1 /En premier lieu, tordez quelques clous que vous glisserez dans l’anneau de l’émerillon. Il servirons à maintenir le plomb correctement après coulage. Du gros fil de fer peut faire l’affaire.
2 /Commencer par découper quelques tronçons de plomb. Puis prenez l’un d’eux et faite le fondre dans une grande louche solide à l’aide d’un chalumeau ou éventuellement sur votre gazinière mais prudence à tout ce qui peut s’enflammer.
3 /Une fois le plomb devenu liquide, coulez le dans une clef à pipe, elle même serrée dans un étau de préférence. Tout en versant le plomb, vous veillerez à maintenir l’émerillon au centre, à l’aide d’une pince par exemple.
4 /Au bout de 3 secondes, le plomb durcit.
Saisissez le - avec les doigts si vous tenez à faire un séjour à l’hosto… - et immerger immédiatement dans un seau d’eau… Le tour est joué !
Parce que la traque de notre cyprin préféré va de pair avec son lot quotidien de turpitudes, il est important d’imaginer des solutions durables à la perte du matériel. Casser et perdre un montage entier lors d’un combat ou à cause d’un accrochage est relativement fréquent, et en toutes circonstances, très désagréable ! Ne comptez plus les euros qui tombent au fond de l’eau : optez pour les plombs de fabrication artisanale ! On sait à quel point il est compliqué de se procurer des moules spéciaux. Essayer donc les bonnes vieilles clef à pipes qui sommeillent au fond de votre garage ! L’utilisation de ces clefs, en guise de moule, réserve de bonnes surprises puisque le résultat est toujours très pure et égal. Quant au grammage, il est déclinable à souhait. Selon le dosage, un même moule peut faire des plombs de 60 grammes ou des 110grammes. L’essayer, c’est l’adopter. Cela fait des années que je pêche avec mes propres plombs. Une chose est sure, rassurez vous, je n’enregistre pas moins de départ qu’avec des plombs du commerce ! Car après une sortie de pêche, leur aspect brillant s’estompe et ils prennent une couleur relativement neutre. Discrétion assurée. Mais les pro de la finition peuvent également colorer leur plombs pour obtenir un camouflages parfait…
Pour vous procurer la matière première, renseigner vous auprès d’un plombier. Les vieilles canalisations conviennent parfaitement.
Indépendamment de l’économie substantielle réalisée, pécher avec des plombs de sa propre fabrication procure une satisfaction indéniable… D’autant plus qu’ils ont le mérite d’être originaux, puisqu’ils n’ont évidemment pas la forme des plombs du commerce !
Pour être objectif et un peu pointilleux, on peut faire deux griefs à ces plombs : tout d’abord leur fuselage n’est pas forcément « optimale »pour un lancer à très grande distance. Ensuite, il peuvent avoir légèrement plus de prise au courant que les plombs spécialement étudiés pour la rivière. Pour parer à cela, il suffit de prévoir 10 grammes supplémentaires de manière à obtenir une tenue au fond irréprochable, s’agissant d’une pêche en rivière. En étang ou en lac, ils s’avèrent parfait. S’il est un terrain sur lequel il fera l’unanimité, c’est bien le rapport qualité prix ! Il revient à peu près à 0,15 euro, soit le prix d’un émerillon. A cet égard, opter pour des émerillons numéro 4, ils sont suffisamment gros pour s’adapter à tous les montages du marché… Un conseil pour finir : prudence avec la manipulation du plomb liquide. Les accidents n’arrivent pas qu’aux autres !
sylvain